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L’histoire de l’ensemble conventuel actuel résulte de la volonté d’Anne d’Autriche, reine de France et de Navarre, fille de Philippe III d’Espagne et de Marguerite d’Autriche, unie à Louis XIII par convenance d’État.
Le couvent du Val-de-Grâce fut bâti sur l’emplacement dit du « Petit-Bourbon » sis dans le faubourg Saint-Jacques le long de l’antique chemin du pèlerinage vers Compostelle. C’était le fief des Valois « une jolie châtellenie ornée d’une haute futaie » où l’air était selon Bossuet « le plus pur et le plus serein de la ville ».
Il passa dans la famille des Bourbons au XIVe siècle ; le Cardinal de Bérulle y installa des Oratoriens qui le désertèrent en 1616. Le « Petit Bourbon » tomba alors à l’abandon et fut racheté sur ordre de la reine par Michel de Marillac pour y installer une congrégation de religieuses bénédictines.
Anne d’Autriche s’était liée d’amitié avec Marguerite de Veny d’Arbouze, une religieuse au caractère fort, à la dévotion profonde, parlant castillan. Elle était devenue mère abbesse du couvent du Val-de-Grâce de Notre Dame de la Crèche dans l’humide vallée de la Bièvre. La reine souhaitait rapprocher les sœurs bénédictines de Paris et arguant du climat malsain de la vallée de la Bièvre, elle l’obtint de Louis XIII.
La congrégation s’installa au cours de l’année 1621. La mère abbesse ayant imposé une stricte observance de la règle de Saint-Benoît, le Val-de-Grâce devint un exemple dans le mouvement de réforme religieuse du début du XVIIe siècle. La reine y séjourna régulièrement afin de se fortifier spirituellement, de retrouver ses chères religieuses et d’y tenir aussi sa Cour.
La reine est belle mais délaissée et l’héritier tant désiré tarde. Forte d’une profonde dévotion, elle formule le vœu d’élever un « Temple magnifique » si Dieu lui envoie un fils. La Providence lui sourit. Après vingt-trois années de mariage, Louis Dieudonné, futur Louis XIV, naît le 5 septembre 1638 au château de Saint-Germain-en-Laye.
La construction de l’église supposait un financement très élevé et la reine dut attendre d’être régente, donc maîtresse du budget, pour que le début des travaux soit ordonné. La première pierre fut posée le 1er avril 1645 par Louis XIV âge de 7 ans. De l’événement ne reste qu’un fragment de tableau attribué à Philippe de Champaigne. L’édification de l’église et du couvent fut confiée successivement à François Mansart, Jacques Lemercier, Pierre Le Muet puis Gabriel Le Duc, elle s’acheva en 1667.
Le temps s’écoula, la reine mourut en 1666, le silence retomba sur la vie monastique, le recrutement de novices s’éteignit sur lettre de cachet de Louis XIV. La révolution vint, elle dispersa les dernières moniales et effaça les symboles de la royauté.
La Convention par décret du 31 juillet 1793 affecte l’ensemble monumental à un hôpital militaire. Le règlement du 30 floréal an IV le transforme en hôpital d’instruction, c’est la naissance de « l’École du Val-de-Grâce » véritablement organisée le 9 août 1850 avec la création de l’École d’application de médecine militaire.
Ce raccourci de l’histoire doit faire mention des deux restaurations, celle de Napoléon III et celle qui, depuis 1982, vise à restituer « ad integrum » l’ensemble monumental après l’inauguration du nouvel hôpital en 1979. Ce fut un véritable sauvetage magnifiquement mené par l’action conjuguée des ministères de la Défense et de la Culture.
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